En France, alors que le bilan des violences ayant suivi la consécration du Paris Saint-Germain en Ligue des champions, après une large victoire à Munich face à l’Inter Milan, se chiffre à 2 morts et plus de 550 interpellations, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, estime que le dispositif sécuritaire a été « à la hauteur » ; non sans provoquer des critiques tant de la gauche que de la droite.
Un adolescent de 17 ans a été tué à coups de couteau dans la nuit de samedi 31 mai à dimanche 1er juin à Dax, dans les Landes « à l’occasion des célébrations » du sacre européen du Paris Saint-Germain. L’auteur est « en fuite », a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès du parquet.
« Un mineur de 17 ans est décédé dans la nuit des suites de ses blessures à l’hôpital de Dax », a déclaré à l’AFP la magistrate de permanence, confirmant des informations du quotidien Sud Ouest.
Une enquête pour homicide a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Bayonne. La diffusion d’un communiqué de presse est prévue dimanche dans l’après-midi.
À Paris, dans le 15e arrondissement, un jeune homme de 20 ans qui conduisait un scooter a été percuté par une voiture et a succombé à ses blessures.
🔴🇫🇷 Deux personnes, un mineur à Dax et un homme à Paris, sont décédées dans la nuit de samedi à dimanche et 559 personnes ont été interpellées lors des célébrations en marge de la finale de la Ligue des Champions remportée par le PSG, selon le ministère de l’Intérieur. pic.twitter.com/uonnQ3GKZk
— Press TV Français (@fr_presstv) June 1, 2025
À Grenoble, « trois ou quatre » personnes – « ce chiffre reste à vérifier », selon le parquet – d’une même famille ont été blessées, dont deux grièvement, après qu’une voiture a heurté la foule célébrant la victoire. « Un véhicule aurait perdu le contrôle », a rapporté la préfecture, précisant que le conducteur s’est rendu de lui-même à la police et est en garde à vue. Ce dernier est négatif aux dépistages aux drogues et à l’alcool, a précisé le parquet dimanche matin.
Au total, il y a eu plus de 500 interpellations – 559, dont 491 à Paris – qui ont conduit à 320 gardes à vue, dont 254 dans la capitale, selon le ministère de l’Intérieur. Au cours de la soirée, émaillée d’incidents, 22 membres des forces de l’ordre ont été blessés, dont 18 à Paris, d’après la même source. La nature et la gravité des blessures n’ont pas été précisées. Sept sapeurs-pompiers ont été blessés ainsi que 192 manifestants. En outre, le ministère a décompté, selon un bilan provisoire, 692 incendies dont 264 véhicules.
Le RN et LFI chargent Retailleau
« La fermeté de la réponse sécuritaire a été au rendez-vous. Elle a été à la hauteur », a estimé dimanche le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. « Nous ne supporterons aucune exaction ce soir », a-t-il dit alors que les joueurs du PSG doivent effectuer une parade sur les Champs-Élysées puis présenter le trophée à leurs supporteurs au Parc des Princes. « La consigne a été donnée aux forces de sécurité intérieures d’intervenir systématiquement, immédiatement, dès lors qu’ils pourraient constater des violences », a ajouté Bruno Retailleau.
Pour leur part, le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont mis en avant la responsabilité du ministre de l’Intérieur après ces violences.
« Le risque sécuritaire de cette soirée a été manifestement sous-estimé, et le dispositif sous-dimensionné. Paris est livrée aux émeutiers », a accusé sur X pendant la nuit le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella. « C’est un fiasco évidemment », a abondé dimanche le vice-président du RN, Sébastien Chenu, sur RTL. Bruno Retailleau, qui a gagné la course à la présidence de LR et dont la percée dans les sondages inquiète le RN, « n’a pas les leviers pour agir », a également estimé Sébastien Chenu.
À gauche, le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a estimé sur France 3 que Bruno Retailleau devait « rendre des comptes ». Il « aurait mieux fait d’accomplir » sa mission de « garantir le fait que ces festivités puissent se passer dans les meilleures conditions possibles plutôt que de venir mettre de l’huile sur le feu », en employant le terme de « barbares ».